Accueil :: Lexique :: À propos/nous contacter :: Remerciements/crédits :: Plan du site

Première partie: le discours non modulant :: Deuxième partie: les accords à fonction ornementale et le discours modulant

PREMIÈRE PARTIE - 1.1 - La genèse du modèle d'analyse :: 1.2 - La description du modèle d'analyse :: 1.3 - Une pratique d'analyse du discours harmonique tonal de Bach à Wagner :: 1.4 - En guise de conclusion générale

 


1.2 - La description du modèle d'analyse || 1. Le couple moteur et question connexe: L'accord de sixte napolitaine :: 2. La structure de base :: 3. L'unité discrète de découpage :: 4. Le mécanisme de substitution :: 5. Le mécanisme d'interpolation :: 6. Le mécanisme de déviation :: 7. Quelques règles du jeu à propos du découpage en U.S.H. :: 8. Applications à deux textes

1. LE COUPLE MOTEUR

Il faut, en premier lieu, convenir d'un couple moteur, soit l'ensemble V- I, force de gravitation essentielle du système tonal. Seul ce couple harmonique, en raison même de l'emploi qu'en ont fait les compositeurs tonaux, est de nature à procurer à l'auditeur tonal un sentiment d'accomplissement, de plénitude, de finalité et de stabilité absolue, dans un art du mouvement où l'essentiel se définit en termes de tension-détente. En fait, l'écoute tonale ne cherche et ne trouve son sens qu'à travers cette relation. Mais, concrètement, en quoi consiste-t-elle, et de quelle manière se réalise-t-elle?

Figure 4

 

À partir de la figure ci-dessus, on observe:

- que sept structures d'accord au moins sont habilitées à remplir le rôle de dominante, pouvant de surcroît apparaître avec la 5te haussée ou abaissée d'un demi-ton (voir les trois accords de sixte augmentée*), quelques-unes se présentant sans fondamentale (fondamentale tacite pour les structures 3, 5 et 7). Ici il faut reconnaître que la prégnance du couple dominante-tonique tient tout entière à l'attraction de la fonction V pour la fonction I, attraction engendrée par la présence au sein de la fonction V d'un triton (quarte augmentée ou quinte diminuée) doté d'une véritable charge explosive qui va se résorber dans la fonction I:

Figure 5

On admet alors que la première (soit l'accord parfait majeur) des sept structures habilitées à jouer le rôle de dominante, privée de la septième et du même coup de la présence du triton, possède indéniablement une tension moindre; il reste alors l'attraction de la sensible (7e degré) pour la tonique (1er degré).

- que deux structures d'accord seulement sont habilitées à remplir le rôle de tonique: l'accord parfait majeur et l'accord parfait mineur qui, à l'occasion (en cas d'événement non conclusif), peuvent s'adjoindre une 7ième

- qu'il existe un rapport de quinte juste descendante entre les fondamentales (réelles) des deux fonctions concernées

- que ce relevé exclut toute formation d'accords due à l'emploi de notes ornementales, ainsi:

Figure 6

- qu'il importe de distinguer dans un accord l'élément structure (l'accord en soi, par exemple, une structure de septième de dominante) et l'élément fonction (l'accord dans le discours musical, par exemple, la fonction V ou toute autre fonction harmonique, mais il pourrait s'agir aussi d'une fonction strictement ornementale). Dans cette perspective,

Ainsi, une structure de quinte diminuée (comme si - ré - fa) pourrait se voir attribuer diverses fonctions harmoniques, selon le contexte:

Figure 7

À cette étape, le lecteur pourra se référer au tableau intitulé nomenclature des accords classés du système tonal et des fonctions qui leur sont le plus souvent dévolues à l'intérieur du discours harmonique de Bach à Wagner*

D'autre part, avant de passer à la section suivante, il importe de présenter l'accord napolitain de manière à expliquer la présence du symbole N apparaissant déjà sur le cycle de quintes des fonctions:

Figure 8

LA SIXTE NAPOLITAINE b