Il y a interpolation lorsqu'une autre fonction (ou un ensemble d'autres fonctions) s'intercale entre deux fonctions voisines dans le cycle. Trois types d'événements illustrent le plus fréquemment ce mode de fonctionnement, par interpolation, du discours harmonique:
1) d'abord l'emploi de fonctions secondaires et plus particulièrement de dominantes secondaires
Figure 15
Exemple 24 : F. Mendelssohn : Quatuor à cordes no 2, op. 13, IV, Presto (mes 224-232)
mécanisme d'interpolation avec l'emploi systématique d'une dominante secondaire entre chacune des fonctions du cycle des 5tes (à une exception près)
Il peut arriver, exceptionnellement, qu'une dominante secondaire se présente à la suite d'une tonique secondaire au lieu de la précéder - à l'instar du couple V - I principal rétrogradé en I - V.
Exemple 25 : F. Schubert : Winterreise, op. 89, no 11, Frühlingstraum (mes 1-4)
2) l'emploi de marches d'harmonie autres que celles reproduisant exactement la structure de base (le cycle de quintes descendantes) et qui vont être assimilées à une interpolation par imitation du couple fondamental V - I.
Exemple 26 : F. Liszt : Étude d'exécution transcendante no 1 (mes 5-6)
3) l'emploi d'éléments pléonastiques où l'on retrouve juxtaposées des fonctions qui, au niveau du premier mécanisme d'intervention, peuvent agir comme substituts l'une vis-à-vis de l'autre.
Figure 16
On a alors affaire à une sorte de piétinement, auquel on peut rapporter les U.S.H. suivantes: