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Première partie: le discours non modulant :: Deuxième partie: les accords à fonction ornementale et le discours modulant

PREMIÈRE PARTIE - 1.1 - La genèse du modèle d'analyse :: 1.2 - La description du modèle d'analyse :: 1.3 - Une pratique d'analyse du discours harmonique tonal de Bach à Wagner :: 1.4 - En guise de conclusion générale

 


1.1 - La genèse du modèle d'analyse || 1. L'origine :: 2. Les sources

LES SOURCES
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Grâce au cours magistral de Rosette Renshaw, remarquable autant que redoutable pédagogue formée par Nadia Boulanger, je disposai, peu après, d'un véritable arsenal de matériel préfabriqué constitué d'une collection de capsules de vocabulaire harmonique (appellation due, semble-t-il, à Nadia Boulanger). Ces formules se révélèrent précieuses dans l'optique d'une première prise sur la réalité harmonique de Bach à Wagner, mais il me fallait composer en même temps avec la présence latente, sous-jacente, d'un principe immanent auquel le professeur Renshaw nous référait à l'occasion et qu'on voyait, de façon épisodique, apparaître dans quelques traités d'harmonie sous forme d'une mention vague et préliminaire, sorte d'aphorisme indiscutable qui, transposé en langage moderne, pourrait s'énoncer ainsi:

Il fallait d'ores et déjà comprendre qu'il ne s'agissait pas là du principe qui régit les rapports entre les tonalités constitutives du système tonal en réglant l'ordre d'apparition des dièses et des bémols (phénomène qui se ramène à ce que l'on appelle plus précisément le cycle de quintes des tonalités).

Figure 1

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C'est du rapport entre les accords constitutifs d'une tonalité dont il était question, soit un cycle de quintes des fonctions: I-IV-VII-III-VI-II-V-I.

Figure 2

Figure 3

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Mais, comment concilier l'ordonnance systématique de cette séquence avec la réalité de certaines formules de vocabulaire harmonique telles que:

V - VI - IV - V - I
III - IV - V - I
V de IV - IV - V - I
I - IV - II - V - I

Alors que je tentais péniblement de tirer au clair ces contradictions, la réponse me vint, fulgurante, de la rencontre avec Richard Franko Goldman, plus précisément de la lecture de son remarquable Harmony in Western Music, publié en 1965 chez Norton à New York. Goldman réussit là une magistrale démonstration de la pertinence de la référence au cycle de quintes descendantes comme structure de base du discours harmonique de Bach à Wagner, tout en mettant à jour les écarts les plus fréquents par rapport à cette structure et en élaborant parallèlement le cadre théorique propre à les intégrer. Face au matériel de formules harmoniques héritées de Nadia Boulanger par l'intermédiaire de Rosette Renshaw, je tenais là, apte à les questionner, l'embryon d'un modèle explicatif solide et cohérent que je me suis employée par la suite à développer et à parfaire.

Des chiffres romains, des chiffres arabes?* (ce lien renvoie au lexique)

II - La description du modèle d'analyse d