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Première partie: le discours non modulant :: Deuxième partie: les accords à fonction ornementale et le discours modulant

DEUXIÈME PARTIE- 2.1 L'accord à fonction ornementale :: 2.2 La modulation

 


2.2 - La modulation || 1. Introduction :: 2. Le parcours tonal :: 3. La procédure d'installation et le degré d'installation des tonalités :: 4. Le pivotement :: 5. Quelques points de procédure et règles préférentielles :: 6. Illustrations du modèle d'analyse du discours tonal modulant à travers divers extraits du répertoire Bach-Wagner (pivotement par imbrication, pivotement par jonction, pivotement par juxtaposition, zones affiliées, zones transit, Confutatis, Schwanengesang, Die Walküre) :: 7. Conclusion

2. Le parcours tonal

Figure 6
le cycle des tonalités (des zones)

Au plan du parcours tonal, on ne peut pas dire qu'il y ait des constantes, au sens où nous avons pu désigner le cycle de quintes descendantes comme structure de base du discours tonal non modulant lorsqu'on cherchait à rendre compte de son mode de fonctionnement le plus courant de Bach à Wagner. On ne trouve rien de tel en ce qui concerne le discours modulant. Certes, dans la section consacrée à la marche d'harmonie, nous avons relevé quelques extraits d'oeuvres (exemples 423, 424, 425, 426, 427 de la première partie du site) illustrant un parcours tonal circulant systématiquement à travers le cycle de quintes des zones - parcours tonal se présentant le plus souvent dans le cadre du développement d'une forme sonate de facture classique. Mais ce parcours tonal est bien loin de représenter la norme.

Au moins, en simplifiant beaucoup, pourrait-on parler de deux types principaux de schémas. Le premier, dit classique, est caractérisé par un parcours qui amène d'abord le discours musical au ton de la dominante, dans le cas d'une tonalité principale en mode majeur, et au ton du relatif majeur ou de la dominante mineure dans le cas d'une tonalité principale en mode mineur. Ce schéma se caractérise également par la tendance à limiter le nombre de modulations et à les restreindre à des incursions aux tons voisins (dans le cycle des zones). C'est ce schéma de parcours tonal que l'on va rencontrer le plus fréquemment dans la phase d'exposition d'une forme sonate de facture classique.

Un deuxième type de schéma, dit romantique, se distingue au contraire par la tendance à une grande prolifération de zones progressant très souvent par tierces et surtout en dehors des tons voisins, et pouvant aller jusqu'à se traduire en une division symétrique de l'octave en parties égales, soit par tierces mineures, soit par tierces majeures, soit par quartes augmentées. Ce deuxième type de schéma peut également correspondre à une sorte d'encerclement (au-dessus et en-dessous) de la tonalité principale. Observons par exemple le parcours tonal des mesures 1-35 dans la fantaisie K. 475 de Mozart, déjà citée à l'exemple 54 de la deuxième partie du site: dès après le ton principal de do mineur, installé par les deux premières mesures, s'enchaînent les tons de si bémol mineur, ré bémol majeur, et, à la suite d'une longue séquence d'accords à fonction ornementale, adviennent les tons de si majeur, si mineur et ré majeur.

Qualifiant un parcours tonal, ces deux appellations de type classique et de type romantique, assurément ne doivent pas être prises au sens strictement chronologique. C'est dire qu'on pourra voir une composition de la période classique adopter un schéma de parcours tonal romantique tout comme une composition de la période romantique se référer à un schéma classique.

3. La procédure d'installation et le degré d'installation des tonalités